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Olivier Morisot |
Proposition d’un programme d’entraînement à vélo :
la théorie et quelques outils
Avertissement : Nous proposons ici quelques bases théoriques sur
l’entraînement. Notamment pour ceux qui aiment bien comprendre. Ce n’est que de
la théorie. Pour la mise en œuvre pratique, il faudra en plus bénéficier de
l’expérience de nos gros rouleurs. Nicolas se chargera de nous proposer la mise
en musique de cette théorie à partir des expériences de nos meilleurs
praticiens. En attendant, voici le blabla !
Avant
de commencer à parler entraînement, il est important pour chacun de réfléchir à
ce qui le fait monter sur son vélo. Quels sont les moteurs de sa
motivation ?
Ils
peuvent être multiples et nous pouvons citer par exemple :
Les
motifs sont multiples et propres à chacun. L’essentiel est que les raisons de
cette motivation soient intrinsèques. C’est avant tout pour soi que l’on monte sur
un vélo. Tout motivation extrinsèque (pour faire plaisir à sa femme ou à son
mari, pour correspondre à l’image que le monde extérieur attend de nous en gros)
a peu de chance d’être durable.
Ensuite,
pour conserver la motivation au long de la saison, il peut être intéressant de
se fixer des objectifs ponctuels correspondant à vos moteurs de fond.
Il
est délicat de se fixer des objectifs relatifs. Du type finir dans les 10
premiers de sa catégorie à telle cyclosportive. Suivant la concurrence qui
s’est déplacée, cette place peut fluctuer très aléatoirement sans que vos
propres mérites soient en cause. Vous pouvez repartir déçu alors que vous avez
réalisé intrinsèquement une excellente performance pour vous. Il est toujours
plus judicieux de se fixer des objectifs par rapport à soi-même.
Ne cédez pas à la pression
sociale !
Il
est facile de l’écrire, mais il est une réalité que nous existons beaucoup par
le regard des autres. La tentation est donc grande d’essayer de briller et de
tenir son rang, voire de changer de statut lors des entraînements du dimanche
matin. Encore une fois tout est une question d’objectif :
Il
est difficile de courir plusieurs lièvres à la fois et d’être en permanence
performant. Fixez vous quelques objectifs majeurs dans l’année et essayez de
les tenir. N’hésitez pas, également, à avoir des objectifs intermédiaires
auxquels vous irez avec moins de pression.
M’enfin
c’est facile à dire, voire une évidence. Mais combien sommes nous à être arrivés
le dimanche matin en se disant, aujourd’hui sortie tranquille, et pour finir
relançant l’allure les pulsations à 180 dans le moindre talus ? La théorie
est facile mais la pratique difficile.
Revenons
à ce qui nous fait avancer : notre moteur.
Le
cycliste est similaire à une voiture. Sauf qu’il pollue moins. Encore que ce ne
soit malheureusement pas toujours vrai. Comme un moteur, il a une puissance
maximale. Et pour rouler à une allure donnée, il peut rouler à 50% de sa
puissance maximale s’il est une ferrari ou à 95% s’il est une 2CV. La courbe de
rendement des moteurs thermiques, qu’ils soient humains ou mécaniques, est
toujours similaire. Le rendement s’effondre avec l’augmentation de la puissance
disponible. Pour fournir 300W, il vaut mieux être à 60% de sa puissance
maximale et à haut rendement qu’à 90% et bas rendement. Nous le savions déjà :
même pour aller doucement il faut mieux être une Ferrari qu’une 2CV !
Courbe de 2CV Courbe de ferrari endurance PMA seuil
Par
contre, être une 2 CV présente d’autres avantages. Déjà, toute notre sympathie
pour son charme bucolique. Puis poussé à rouler à de faibles régimes, vous
pourrez profiter avec plus de plaisir de la ballade. Mais même (surtout !)
en étant 2 CV comme la plupart d’entre nous, un entraînement bien conduit peut
vous amener plus loin en vous faisant plaisir. C’est l’objet des plans
d’entraînement que nous vous proposons.
2
CV ou Ferrari, vos performances sont guidées par les mêmes phénomènes. Par
contre, avertissement important, si vous ne forcez jamais sur votre vélo, ne
vous lancez pas d’entrée dans les plans que nous vous proposons. Ils sollicitent
grandement la machine. A ne faire qu’après une vraie visite médicale (que normalement vous avez dû passer pour
votre licence). Et passé 40 ans, après un test d’effort chez un cardiologue ou
un médecin du sport.
Le
premier grand principe est que le facteur principal de la progression est… la
récupération, le repos.
Le
principe de l’entraînement est relativement simple et brutal : on
sollicite le corps dans les fonctions sur lesquelles on souhaite progresser,
mais à une juste dose. Dans la période de récupération qui suit, le corps
apprend de son effort. Il surcompense et s’améliore. De la même façon qu’on met
une usine en surchauffe, dans la période de calme qui suit, tout le monde se
rassemble pour débriefer ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas marché. Et on
optimise les processus. A la japonaise : pas de rupture technologique,
mais un processus d’amélioration continue, à pas de fourmi. Doucement mais
sûrement. Et surtout durablement. L’essentiel de la progression est donc
réalisée pendant les phases de récupération. Ce qui fera dire à Graene Obree,
iconoclaste recordman de l’heure en 1993 et 1994 :« la récupération
est tout. L’entraînement ne vous renforce pas, il vous épuise, vous diminue.
C’est la récupération qui vous renforce et vous répare. Sans récupération pas
d’entraînement qui vaille ».
L’effort
va fatiguer le corps. Dans la phase de repos qui suit, le corps surcompense.
Dans un entraînement bien conduit, la surcompensation permet l’amélioration. Si
les phases de repos sont négligées, si l’effort est trop important, trop
souvent répété, la surcompensation ne peut renforcer l’organisme. Le cycliste
est sur une pente descendante plutôt que sur une progression. Attention, il
faut lever le pied, mieux gérer les phases de repos.
Une nécessaire programmation annuelle
Il
ne faut donc envisager les périodes d’entraînement intensif que limitées dans
le temps. Le reste de l’année étant d’abord réservé pour acquérir le foncier,
puis après la période d’entraînement intensif d’environ 2 mois, à entretenir et
exploiter les qualités acquises. Voilà également pourquoi en période
d’entraînement intensif il faut éviter le grand prix de la pancarte le dimanche
matin avec les joyeux compagnons du TAC.
Il s’agit en effet d’être sur une courbe globale de
progression plutôt que de régression. L’entraînement est un exercice délicat où
il s’agit de ne pas dépasser l’effort qui fera progresser.
La
programmation doit également être annuelle. Elle se découpe approximativement
de la façon suivante :
Attention,
sur une saison la progression va plafonner. Après être arrivé à un pic de
forme, si l’on continue à s’entraîner, on risque blessure, fatigue ou tout
signal d’alerte de l’organise en surcharge de travail. Il faut arrêter les
séances dures à l’entraînement et viser l’entretien des qualités acquises.
Quelle qualité spécifique travailler à
l’entraînement ?
Concernant
la période d’entraînement intensif. Comment cela se passe-t-il ? Quelle
qualité améliorer ?
L’entraînement
doit être spécifique en intensité et en durée.
Spécifique en intensité : puisque votre objectif est d’être plus rapide en
compétition, il vous faut améliorer votre vitesse. Pour cela, il est inutile et
même nuisible d’aller plus vite à chacune de vos séances.Il est nécessaire de
travailler les points physiologiques clés permettant d’aller plus vite.
Spécifique en durée : puisque la distance à parcourir en compétition s’est
soudainement allongée, pour vous y préparer votre entraînement doit gagner en
volume. Pour cela, il est inutile et même nuisible d’augmenter chaque fois la
durée des séances. Il faut dissocier encore les paramètres de votre progression.
Votre
entraînement doit être thématique : les différents paramètres de la
performance sont à travailler séparément. Il faut dissocier le travail de
l’intensité et de la durée. En effet, si vous partez pour une sortie vélo de 3
heures, votre vitesse ne peut pas correspondre à votre seuil d’accumulation
lactique (que l’on définira plus loin). L’amélioration de ce point
physiologique est pourtant nécessaire à l’élévation de votre vitesse en
compétition. A l’inverse, si vous courez au seuil d’accumulation lactique, il vous
sera impossible de tenir suffisamment longtemps pour épuiser votre stock en
glycogène et l’allure est trop rapide pour travailler l’utilisation des
graisses. C’est deux paramètres clefs vous ouvrent pourtant la porte vers
l’amélioration de votre endurance.
Exceptionnellement,
vous pourrez solliciter simultanément vitesse et endurance dans un compromis
optimum : cette séance s’appelle la compétition. Qu’elle soit d’ailleurs
officielle, ou entre copains.
Les
trois qualités fondamentales à travailler sont donc :
Pour le travail en durée
Pour le travail en intensité
L’endurance est la capacité énergétique à réaliser un
effort d’intensité inférieur au seuil d’accumulation lactique pendant
longtemps, voire très longtemps. Et pour certains d’entre nous très très
longtemps.
Les glucoses intramusculaires accrochés les uns aux
autres forment de longues chaînes portant le nom de glycogène. Ce sucre est
aisément brûlé au cours de l’exercice, c’est un carburant à haut rendement de
type « kérosène ». Réserve limitée qui arrive par un énorme tuyau
pour nourrir le muscle. A l’inverse les graisses sont un carburant de type
diesel. Réserve quasiment illimité mais qui arrive par un tout petit tuyau pour
nourrir le muscle.
Par ailleurs, le glycogène est plus qu’un carburant,
c’est également l’énergie électrique de votre moteur. En son absence, votre
batterie n’a plus l’énergie nécessaire pour assurer l’allumage et passer sur
les graisses. En effet, un dérivé du glucose « l’oxaloacétate » est
indispensable aux réactions chimiques brûlant les sucres et les graisses. En
conséquence, lorsque l’alimentation en glycogène est coupée, mais les graisses
ne peuvent plus être brûlées… et l’effort s’arrête.
La réserve de glycogène est limitée mais le stock ne
tombe jamais à zéro. En effet, le
cerveau doit être alimenté en permanence en glycogène. Dès lors, si la
consommation est trop forte et le stock trop bas, le corps pour se préserver
une réserve minimale vitale stoppe net l’alimentation énergétique des muscles.
C’est le mur du marathonien ou la fringale du cycliste ou encore le coup de
massue de l’homme au marteau. On n’avance plus. A peu près tout le monde a subi
les effets incroyablement rapides de la fringale en vélo. Plus d’énergie
disponible. Pour repartir, il est indispensable de remonter rapidement le taux
de glycogène par l’ingestion de sucres rapides.
On peut améliorer cette gestion énergétique du muscle
par deux biais :
L’organisme progresse en se reconstruisant plus fort
après les destructions occasionnées par l’exercice physique. Ceci est vrai pour
l’os qui se densifie, pour le muscle qui prend du volume mais également pour
les réserves en glycogène. Ces dernières, consommées ou épuisées au cours de
l’effort seront restockées en quantité supérieure à l’occasion du repos et
d’une alimentation riche en sucres lents.
L’augmentation
du stock de glycogène
L’entraînement le plus adapté à la plus grande
consommation en glycogène est l’endurance active (allure soutenue mais avant
l’essoufflement). Inférieure au seuil, elle évite de jouer avec le feu de
l’acide lactique risquant à tout moment de limiter la durée de votre effort.
Supérieure à l’endurance dite fondamentale (allure vraiment tranquille), elle
nécessite préférentiellement l’utilisation d’un carburant de type kérosène (le
sucre) aux dépens du diesel (les graisses).
Le
passage sur les graisses
Hormis le travail en endurance active, il
existe une autre méthode permettant de conserver le plus longtemps possible du
sucre dans vos muscles. Pour économiser ce kérosène, il faut consommer le plus
possible de diesel, la graisse dont le stock est quasiment illimité même pour
les plus secs d’entre nous.
En effet, votre réserve de graisse est inépuisable que
vous soyez encore enrobé tirant une lourde citerne graisseuse ou déjà affûté
emportant discrètement vos réserves dans votre fuselage d’avion de chasse. En
dessous de 10% de graisse, on est à la limite de ce que l’on peut obtenir par
des moyens humains. Supposons un athlète de 60kg à 5% de graisse (à la limite
de la déshydratation), il lui reste encore près de 3kg de graisse. Soit 18.000
kilocalories de stock. De quoi rouler en théorie pendant approximativement une
vingtaine d’heure sans rien ingérer.
Le réservoir des graisses est très volumineux, mais le
tuyau alimentant le moteur est tout petit. A l’inverse, le réservoir de
kérosène est petit, mais il se déverse dans un tuyau de fort calibre. Il est
donc nécessaire d’augmenter le diamètre du tuyau du diesel : il faut
améliorer l’utilisation des graisses. Pour cela, pédalez en endurance
fondamentale.
A cette vitesse, le muscle dispose de suffisamment
d’oxygène pour utiliser son diesel à faible rendement, la graisse. Il préfère
garder le kérosène à haut rendement, le glycogène pour l’exercice au cours duquel
l’apport en oxygène est plus limité.
En pratique
Surtout
l’hiver, mais tout au long de l’année, n’hésitez pas à faire de longues sorties
à allure tranquille en endurance fondamentale. Vous travaillerez votre passage
sur les graisses. Au printemps lorsque les sorties s’allongent brusquement, et
que vous finissez les 10 derniers kilomètres avec une fringale, n’ayez pas de
soucis. Votre corps s’en souviendra et cela ira mieux la prochaine fois.
Si
vous avez bien travaillé le passage sur les graisses, vous vous apercevrez que
vous consommerez beaucoup moins de barres de céréales pendant vos sorties.
Cette
capacité à passer sur les graisses est indispensable pour réaliser des
performances sur de longues distances (plus de 150km). Et ce n’est pas la qualité
la plus facile à travailler. Les sorties longues se font plutôt le dimanche
matin pendant les sorties du TAC, et le risque est fort de vouloir suivre,
voire de vouloir attaquer le groupe dans lequel on est. Et si les cadors du
groupe restent effectivement en endurance fusse-t-elle active, vous vous
infligez vous-même une sortie à une intensité proche de la cyclosportive.
Si
cela doit se reproduire tous les dimanches de l’année, vous n’aurez jamais
travaillé votre endurance et votre passage sur les graisses. Il vous sera alors
difficile d’être performant sur de longues distances.
Sachez
être raisonnable !
L’entraînement
à un effet spectaculaire. Si un débutant, ou un sportif non cycliste peinera au
bout d’une quarantaine de kilomètre, avec un minimum de préparation, n’importe
qui peut rouler 100km à vélo. Et l’immense majorité des pratiquants peuvent
rouler plus de 200km. Et avec pour les plus accrocheurs, il est possible de
rouler pendant 24h sans s’arrêter, voire pendant plus de deux jours sur Paris –
Brest – Paris. Si la performance est impressionnante, elle reste à la portée
d’un certain nombre. L’endurance est la qualité première à travailler à vélo.
Sport porté et peu traumatisant, le vélo se prête
extrêmement bien à l’endurance et aux grandes bambées.
Le
seuil anaérobie ou seuil d’accumulation lactique est la puissance, ou le niveau
d’effort, à partir de laquelle le corps ne parvient plus à fonctionner suivant
des processus « propres » :
le taux d’acide lactique s’élève alors de façon sensible dans le sang.
L’acide lactique est la substance provenant du sucre (glucose) incomplètement
brûlé dans le muscle en insuffisance d’oxygène. Par analogie avec le moteur
thermique, on dirait qu’on fonctionne en manque d’excès d’air (pas assez
d’oxygène comburant pour le combustible nécessaire), la combustion est
incomplète et de nombreux imbrûlés sont produits. Le seuil anaérobie est
l’intensité d’effort limite au-delà de laquelle les processus se dégradent. Le
passage de l’acide lactique dans le sang est responsable de l’essoufflement,
son accumulation dans les cuisses provoque une sensation de cuisson à vif et
bloque la fourniture d’énergie. Son message est clair « l’organisme
tourne en sur-régime, il y a un risque fort de surchauffe, cela ne va pas
pouvoir durer longtemps et il va falloir stopper l’effort ».
Pour
améliorer votre tolérance au seuil d’accumulation lactique d’une part et le
repousser plus haut d’autre part, il faut pédaler au seuil. Si l’on se fie aux
sensations, cette intensité correspond au début de l’essoufflement. La
conversation est encore possible mais devient difficile. L’acide lactique
commence à passer dans le sang puis sa concentration reste stable et modérée.
Pour progresser, il faut faire tourner votre centrale énergétique à la limite
de la surchauffe. Dans ces conditions, elle produit le plus de puissance
possible sans déclencher l’arrêt automatique de sécurité. Pendant ce temps et
dans le temps de repos suivant, nous l’avons vu, les ingénieurs effectuent les
optimisations sur les systèmes de refroidissement, sur les systèmes d’amenée
d’air, le muscle capte mieux l’oxygène apporté par le sang produisant moins
d’acide lactique, l’acide lactique produit est recyclé par les cellules
voisines, le rein et le foie contribuent eux aussi à une meilleure élimination
de l’acide lactique. Le rendement s’améliore. Ces réglages effectués, la
centrale fournira autant de puissance, mais en restant à une température
inférieure et pourra ainsi fonctionner plus longtemps.
Lors
d’un exercice peu intense, l’énergie utilisée au cours des premières minutes
peut être libérée par des processus aérobies grâce à l’oxygène stocké dans les
muscles et amené par le sang. Lorsque l’exercice est plus intense, ce sont les
processus anaérobies qui doivent fournir une partie de l’énergie dépensée au
début de l’exercice. Plus l’exercice est intense, plus la contribution des
processus anaérobies à la production d’énergie est importante : la
concentration sanguine de lactate augmente, le travail est ressenti comme
épuisant, les muscles et la respiration sont affectés.
L’entraînement
au seuil consistera donc à conserver l’intensité de travail musculaire
produisant autant d’acide lactique que l’organisme est capable d’en éliminer. Son
taux est un peu élevé mais reste constant. Vous êtes à la limite de
l’essoufflement. L’organisme s’optimise pour répondre à la charge de travail.
Ainsi, le corps mieux adapté à cette intensité de travail voit pour un même effort
son taux sanguin d’acide lactique baisser. Le seuil est mieux toléré, reculé,
et peut être maintenu plus longtemps.
Le
seuil s’exprime en pourcentage de la puissance maximale ou du VO2max.
Il peut être de 85 à 90% de cette puissance. La différence est appréciable et
provient de l’entraînement. Par ailleurs, un sportif débutant peut tenir son
seuil environ 20 minutes. Un sportif bien entraîné environ 1 heure. Voire plus.
En Pratique
Pour
travailler le seuil, il faut faire des répétitions d’effort à intensité au
seuil d’une durée d’environ 10 à 20 minutes. Avec des temps de repos de l’ordre
de 2 à 3 minutes.
Pour
des pulsations maximales battant à 200 (tout sport confondu), le seuil peut
être d’environ 92% c’est-çà-dire à 185
bpm. Pour les coureurs à pied, c’est l’allure que l’on peut atteindre sur
semi-marathon avec un entraînement bien conduit. A vélo, c’est la montée à fond
d’un grand col sec. L’Alpe d’Huez peut servir de référence par exemple.
Mais
difficile de se caler sur les pulsations pour l’entraînement. Il y a un phénomène
d’inertie cardiaque. Les 3 à 4 premières minutes de l’effort les pulsations
seront moindres. Difficile de doser correctement l’effort. Nous verrons par la
suite comment doser finement l’intensité d’effort à fournir.
Pour
l’homme ou la femme, la puissance maximale est déterminée par le VO2max.
Le volume maximal d’oxygène que les poumons peuvent utiliser pendant une
minute. L’oxygène est le comburant du muscle.
Tout
programme d’entraînement repose en premier lieu sur le développement du VO2
du coureur. Il faut mieux être une ferrari qu’une 2CV. Cette qualité se
développe lors des séances de fractionnés courts entrecoupées de récupération
courtes à la puissance maximale correspondant au VO2max.
Les
tests d’effort mené en laboratoire peuvent permettre de mesurer directement le
VO2max. Il est recommandé de pratiquer régulièrement ces tests pour
une pratique sportive après 40 ans.
Il
est également possible de mesurer indirectement son VO2max sur le
terrain. En effet, on sait que l’effort maximal que l’on peut développer sur 8
à 10’ correspond au VO2max. Il suffit alors d’un parcours de
référence que l’on réalisera à bloc en accélérant à la fin pendant une durée
d’environ 8 à 10’ et d’utiliser quelques formules de calcul (cf outil proposé
plus loin).
Le
VO2max est donc la
consommation maximale d’oxygène enregistrée lors d’un effort. C’est la quantité
d’oxygène utilisée par un coureur pendant une minute lors d’un effort maximal
qui l’amène à l’épuisement au terme d’environ 7 minutes d’exercice. Au VO2max
correspond la puissance maximale aérobie : c’est la puissance d’effort
constatée lorsque la consommation d’oxygène est égale au VO2max.
Le
moment où les possibilités maximales d’utilisation de l’oxygène sont atteintes
correspond à votre consommation maximale d’oxygène et votre puissance maximale
aérobie. En termes simplistes, vous atteingez votre PMA lorsque vos sensations
deviennent franchement pénibles, vous donnant le sentiment que votre corps va
exploser. Vous ne pouvez tenir cette allure très longtemps puisqu’on estime à 7
minutes maximum la durée d’un effort en PMA.
Lorsque
l’on augmente sa PMA on améliore les vitesses auxquelles on est alors capable
de courir. Pour développer votre PMA et votre VO2max vous devez
pédaler à des intensités proches de 100% de cette PMA.
En pratique
La
PMA se travaille au cours de séances de type PMA courte (effort de l’ordre de
1’), moyenne (effort de l’ordre de 2’ ou longue (effort de l’ordre de 4’) selon
les objectifs. Ce type de séance s’intègre dans tous les plans d’entraînement.
Même en période de coupure, une séance de maintien hebdomadaire serait
intéressante.
L’un
des principes de base d’un d’entraînement est celui de la progressivité. Il
s’applique évidement à la PMA. Il amènera à un allongement des temps d’effort
des séances de ce type au fur et à mesure des mois.
|
|
|
|
Premier
cycle de 1 mois |
Deuxième
cycle de 1 mois |
Maintien |
Type
de PMA |
Temps
d’effort |
Nb
répétitions |
Temps
récupération |
Fréquence
hebdomadaire |
Fréquence
hebdomadaire |
Fréquence
hebdomadaire |
Courte
Moyenne Longue |
30’’
à 1’ 75’’
à 1’30 3
à 4’ |
8
à 12 8
à 12 4
à 6 |
40’’ 1’ 1’30 |
1
à 2 1
à 2 INTERDITE |
1 1 1 |
1 1 INTERDITE |
Les
temps de récupération entre chaque
fraction doivent être scrupuleusement respectés. La tentation peut être grande
de se focaliser sur les chronos (pour une distance donnée) et de négliger les
récupérations. Si pour enchaîner ces performances, les temps de récupération
s’allongent désespérément, l’impact est
complètement raté.
La
récupération entre chaque séquence doit impérativement être incomplète. Il est
toujours difficile de chercher à quantifier de manière précise et stricte la
chute de pulsation qui se produit à ce moment là. Pourtant nous pourrions dire
qu’elle doit se situer dans une fourchette de 30 à 40 pulsations. A l’issue de
la séquence, il existe deux phases. La première quand vous arrivez au bout de
votre distance, vous ressentez une certaine détresse respiratoire : il y a
alors assimilation de l’effort. Pour retrouver une certaine aisance
respiratoire, il vous faudra 10 à 20 secondes. Vous êtes alors très proche de
pouvoir repartir. Si vous disposez d’un cardio-fréquencemètre, celui-ci
témoignera que vos pulsations cardiaques chutent très vite. A ce moment là vous
entrez dans la deuxième phase, celle de la reconstruction au cours de laquelle
vous vous repolarisez sur votre prochain effort.
Et
attention, les séances de PMA sont des séances qui sont très exigeantes
musculairement. A ne mettre en œuvre qu’après un échauffement de qualité qui
aura compris des accélérations et des montées en puissance. Interdiction de se
lancer dans une telle séance avec les muscles à froid. Blessures garanties.
Avec 3 entraînements par semaine
D’abord au moins 1500km de foncier, de solides
fondations. A allure d’endurance, en étant tout le temps capable de parler.
Fréquence cardiaque < 80%. Avec de façons éparses quelques accélérations
pour rappeler à l’organisme qu’il faudra y aller à un moment donné.
Puis
pendant une période de 10 semaines :
on
introduit une séance par semaine de fractionné court pour travailler le VO2max.
on
introduit une séance par semaine de travail au seuil pour reculer le seuil anaérobie.
Avec
3 règles :
·
2 semaines de travail,
une semaine cool.
·
48h de repos après une
séance de qualité.
·
Pas plus de 10% du
kilométrage de la semaine en travail de qualité.
Qui doit nous amener à un premier objectif.
Puis
les entraînements viseront à maintenir les acquis. Au-delà des 4000 km, vous
pourrez ajouter un peu de puissance explosive. Dans un faux plat montant,
mettre le plus grand braquet possible et faire un sprint de 300m à fréquence
cardiaque maximal.
Ce qui peut se traduire de la
façon suivante :
Cycle de reprise
|
Semaine 1 |
Semaine 2 |
Semaine 3 |
Semaine 4 |
Jour 1 |
Endurance cool |
PMA courte |
PMA moyenne |
PMA moyenne |
Jour 2 |
PMA courte |
Endurance |
Endurance sortie courte |
Endurance cool |
Dimanche |
Endurance sortie longue |
Endurance sortie longue |
Endurance sortie longue |
Endurance cool |
Premier
Cycle
|
Semaine 1 |
Semaine 2 |
Semaine 3 |
Semaine 4 |
Jour 1 |
PMA courte |
PMA courte |
PMA courte |
Endurance cool |
Jour 2 |
Seuil |
seuil |
Endurance sortie courte |
Endurance cool |
Dimanche |
Endurance sortie longue |
Endurance sortie longue |
Compétition 100km |
Endurance cool |
Deuxième Cycle
|
Semaine 1 |
Semaine 2 |
Semaine 3 |
Semaine 4 |
Jour 1 |
Endurance cool |
Endurance cool |
Endurance cool |
Endurance cool |
Jour 2 |
Seuil |
seuil |
seuil |
Endurance cool |
Dimanche |
Endurance sortie longue |
Endurance sortie longue |
Endurance sortie longue |
Compétition 170km |
Séances :
PMA courte : échauffement + 10* 40’’ à PMA repos = 40’’ +
retour au calme
PMA moyenne : échauffement + 10* 1’30 à PMA repos = 1’ +
retour au calme
Seuil : échauffement +
3*10’ à allure seuil repos 3’ + retour au calme
Si l’on conçoit bien l’effort pour les séances
travaillant l’endurance (il s’agit d’une allure qui permet de parler sans être
essouffler), les allures au seuil et au VO2max sont plus délicates à estimer. Et si l’on ne
force pas assez, on risque de ne pas maximiser l’entraînement. Si l’on force
trop, on risque de se blesser, de se faire mal et de s’écoeurer. Il est donc
intéressant de pouvoir déterminer de façon relativement précise ces allures.
En
vélo, pour une vitesse donnée, l’effort dépend de la résistance de l’air, de la
résistance de roulement au sol, et de la masse à monter. Et la répartition
entre ces trois forces va dépendre du terrain. Difficile donc de déterminer une
vitesse d’entraînement.
Beaucoup plus que la vitesse, la caractéristique de
l’effort à vélo est la puissance.
La
puissance pour monter est facile à calculer. Elle dépend du poids et de la
vitesse ascensionnelle.
La
puissance liée à la résistance à l’air est plus délicate. On détermine des
corrélations en fonction du Cx du coureur (de sa surface frontale et donc de sa
position sur le vélo) et de la vitesse relative par rapport au vent.
La
puissance liée à la résistance de roulement est liée à la qualité du revêtement
et au poids du cycliste.
Le
calcul de la part liée à la montée est précis. Le calcul lié aux forces de
frottement est moins précis. Le terrain n’est jamais complètement plat. Le vent
n’est jamais complètement le nul. En conséquence, le calcul de puissance n’est
précis que si la part pour la montée est supérieure à 80% de l’ensemble. En
montée donc. Sinon il n’est qu’indicatif.
On
propose un outil Excel qui permet de calculer la puissance en fonction de ces
différents paramètres. Pour ceux qui sont allergiques à l’ordinateur, on
proposerait le même calcul sous forme de table avec les différentes
composantes.
Nous
n’émettrons pas d’avis définitif sur le niveau de performance humainement
atteignable. Disons simplement que si l’on retrace l’historique de la puissance
au seuil anaérobie atteignable par les meilleures cyclistes, on observe une
longue progression régulière depuis les
années 1950 jusqu’aux années 1990. Arrive alors l’ère du dopage biologique et
de l’EPO qui modifie complètement les données dans les sports d’endurance. La
progression des meilleurs est alors phénoménale pour atteindre son paroxysme
lors de la performance de Jan Ullrich dans le contre la monte de St Etienne
dans le Tour 1997 (7,1 W/kg). La performance d’Armstrong écrasant le contre la
montre de l’Alpe d’Huez dans le tour 2004 avec seulement environ 5,9 W/kg
semble montrer un retour à des valeurs plus raisonnables.
Notons
également que les pistards arrivent à monter à des puissances instantanées de
plus de 1900W. S’il arrivait à se lancer (…) cela ferait presque 55km/h dans
une pente à 10% !
Vous
pouvez vérifier vous-même les performances des athlètes pendant le tour de
France. Lors d’une arrivée au sommet, lorsque la grande lessive est lancée, à
partir du kilométrage et du dénivelé, de l’estimation du poids du cycliste et
de son vélo (généralement disponible), vous pouvez devant votre télévision
évaluer la puissance dégagée et prendre du recul sur la performance. Le cas
idéal étant bien entendu le clm en montée type Ventoux ou Alpe d’Huez, où les
coureurs n’arrivent pas (normalement) fatigués par une longue succession de cols
courus auparavant (encore que cela n’avait pas gêné Marco Pantani pour établir
le record de montée de l’Alpe d’Huez en 36’50 soit environ 6,6W/kg et
1820m/h !).
N’en déplaise à Jean-Marie Leblanc qui traitait de
Cassandre les tenants d’une telle approche.
Il
y a une relation directe entre le VO2max et la puissance maximale
anaérobie. La PAM correspond à la puissance que l’on peut développer au VO2max
, et on peut tenir un effort au VO2max pendant environ 7 à 8’.
Vous
pouvez donc faire mesurer cette valeur lors d’un test d’effort. Suivant le
protocole, votre VO2max sera théorique et déduite de votre PAM ou
bien sera directement mesurée.
Il
serait d’ailleurs intéresser de compiler les valeurs de tous ceux qui ont pu
pratiquer un test d’effort pour retrouver la relation théorique, probablement
linéaire entre PAM et VO2max.
Si
vous n’en pratiquez pas, vous pouvez obtenir une mesure indirecte de cette
valeur, par des tests de terrain.
Différentes
techniques existent pour la course à pied (CAT Test, test de cooper, etc). Ces
techniques ont été très largement vulgarisées par les revues spécialisées de
course à pied. En effet, dans ce domaine, les revues axent beaucoup sur la
préparation physique et l’entraînement alors que les revues cyclistes restent
essentiellement axées sur le test de matériel. Cette technique d’entraînement a
été vérifiée sur de nombreux athlètes pour la course à pied. Pour le vélo,
elles restent l’apanage des spécialistes et des coureurs professionnels.
A
en croire les revues grands publics de vélo, le pratiquant moyen que nous
sommes, est surtout intéressé par des conseils de tuning et extrêmement peu et
de façon presque qu’anecdotique par des conseils pour optimiser et booster le
moteur. Je ne suis pas sûr que cela corresponde à la réalité, même si cela fait
le plus grand bonheur de l’industrie cycliste. Nous ne cherchons pas à faire
des concours de beauté et de la plus belle jante à vélo, mais bien à aller
vite.
Nous
en transposons donc nous-même le principe au vélo.
Protocole de test de terrain
Il
faut se choisir un parcours que l’on mettra un peu moins de 10’ en montant à
fond. Et le monter à fond, en sprintant à la fin. Pour rendre le calcul de la
puissance le plus précis possible, il est intéressant de prendre un parcours en
montée. Sur un parcours plat, la référence ne tiendra pas. Sur un parcours à
40km/h de moyenne, un jour avec une légère brise faussera grandement les
calculs, un parcours avec l’enrobée irrégulier entraînera des fluctuations
importantes de la puissance de roulement. En montée, les éléments extérieurs
influeront peu sur votre performance puisque plus de 80% de la puissance
développée le sera pour monter votre poids. Pour être représentatif du VO2max,
l’effort doit durer entre 8 et 10’.
Exemple
de parcours de référence :
Pour des bons petits moteurs
Pour des très (très) gros moteurs
Ou
toutes vos bosses préférées. Le kilométrage peut être lu sur les compteurs
(justes !), le dénivelé peut être déterminé à l’altimètre ou bien relevé
sur les cartes IGN au 1/25.000ème en comptant les courbes de niveau.
A
noter que sur les deux faces de la Croix du Ban, les mêmes temps donnent
approximativement les mêmes puissances, mais avec des pourcentages différents.
Exemple de test sur le Col de la Luère
pour un très costaud (1600m/h pendant 11’, il faut y arriver !).
Exemple de test sur la Croix du Ban
depuis Pollionay pour quelqu’un de plus proche de nous tous :
Sur le plat ou en
montée ? Tout dépend de vos objectifs et de ce que vous souhaitez
travailler. Il n’est d’ailleurs par interdit de panacher les séances d’une
semaine sur l’autre.
Fractionné
court
Prenons
notre deuxième cycliste (qui nous parle plus) comme référence. Sa puissance au
VO2maw est donc de 355W pour 70kg. 5,1 W/kg.
Il
devra donc travailler ses séances de VMA courte par des fractionnés de 1 à 2
minutes répétant cette allure coupé de plage de repos.
Exemple
10 fois 1’ à 5,1 W/kg avec repos de 40s
Ou
10 fois 2’ à 5,1 W/kg avec repos de 1’.
Pour
des efforts courts, la durée du repos correspond approximativement au temps
d’effort. Le repos se décompose comme suit. On arrive en détresse résistance,
très essoufflé, les pulsations dans le rouge. Au bout de 30 s les pulsations
tombent, dans la zone d’endurance, on est prêt à repartir. Attention à ne pas
rallonger le temps de repos. Si le besoin s’en fait ressentir, il faut mieux
alléger l’effort.
Par
exemple, sur un parcours type repéré de 350m à 10% (35m de dénivelé), il sera
nécessaire de monter en 1’27. Avec un temps de repos de l’ordre de 1’10 (le
temps pour redescendre la portion de route).
Travail au
seuil
Le
fractionné long consiste donc au travail au seuil. Le seuil correspond à
approximativement 85% de la puissance maximale. Ici la puissance au seuil est
donc de l’ordre de 300W (85% de 355W), 4,3W/kg.
Si
le cycliste veut faire ses séances au seuil sur le plat, il devra les faire à
environ 41,5km/h. Il s’agira donc de répétition (de 3 à 4) de l’ordre de 8 à 10
minutes avec des temps de repos de l’ordre de 2’.
Sur
le plat, vous noterez comme la puissance évolue rapidement avec la vitesse (au
cube de la vitesse en pratique, la force dépendant du carré de la vitesse, et
la puissance étant la résultant de la force et du déplacement) et est très
sensible à la surface frontale (main aux guidons ou bien position très basse de
rouleur).
En
montée, le principe est similaire. 3 à 4 répétitions d’une dizaine de minutes à
une puissance de l’ordre de 85% de la puissance au VO2max entrecoupées
de repos de 2 minutes.
Structuration
des séances
En
montée ou sur le plat, fractionnés court ou long, les séances de travail de la
qualité comprennent toujours :
Si possible allongez le temps d’échauffement et le
temps de retour au calme.
Pour
mesurer la puissance sur votre vélo, vous pouvez disposer de capteurs de
puissance, option encore très chère et assez peu répandue.
En
montée, vous aurez remarqué que la puissance est directement reliée à la
vitesse ascensionnelle. D’où l’intérêt d’avoir un altimètre qui donne en direct
cette indication au cycliste. Il sait alors adapter sa vitesse au changement de
pente pour conserver une vitesse ascensionnelle et donc une puissance
approximativement constante.
Le cardio-fréquence-mètre permet également une mesure
indirecte intéressante de la puissance.
Correspondance entre les pulsations et
la puissance
La
FCmax est difficile à obtenir en vélo. Par exemple, pour ma part elle est
(était ?) de 199 en course à pied, et je n’ai jamais réussi à dépasser les
192 en vélo, mes cuisses explosant toujours avant mon cœur.
Pulsation %FCmax (et exemple pour FCmax = 200) |
Niveau de puissance |
< 75% (< 155) |
Endurance fondamentale |
77 à 82% (155 à 165) |
Endurance active |
87 à 92% (175 à 185) |
Seuil anaérobie |
93 à 97% (186 à 192) |
VO2max |
Il
est par contre délicat de se caler sur les fréquences cardiaques pour réaliser
les séances de fractionné. L’inertie du cœur jouant, pour les fractionnés
courts, si à la fin de la dernière répétition il y a de grandes chances de
finir pas loin de la FC max, pour les premières répétitions les bpm restertont
encore faibles.
Même
constat pour le fractionné long, la montée en puissance du cœur à son régime de
croisière prend bien 3 à 5 minutes. Difficile alors de caler le niveau d’un
effort d’une dizaine de minutes sur les bpm. Par contre, les bpm peuvent
permettre de vérifier en fin d’effort, notamment pour le travail au seuil, que
la puissance n’était pas trop élevée et les bpm pas trop au-delà de la valeur
du seuil.
En théorie,
Sur un parcours de l’ordre
d’une centaine de kilomètre (typiquement les petits parcours des
cyclosportives), il est possible de faire toutes les montées à bloc,
c’est-à-dire au seuil anaérobie. Les descentes permettant de récupérer. Pour
les coureurs à pied, on est dans un effort de type semi-marathon
Sur
les longs parcours de l’ordre de plus de 160km, on est quasiment certain
d’aller au casse-pipe si l’on enchaîne toutes les montées au seuil anaérobie.
Rappelez vous, on peut le tenir moins d’une heure, mais certainement pas
enchaîner deux ou trois fois ce type d’effort. Il est nécessaire de gérer et de
faire les montées vraiment en bas du seuil (à 175 pulsations si la limite de
votre seuil est à 185). Pour les coureurs à pied, on est dans un effort de type
marathon.
Il
faut alors choisir suivant ce que l’on aime faire et suivant le moment de la
saison. A fond à fond à fond sur 100 km. Ou bien gestion énergétique sur 170
km.
Si
vous virez grincheux, attention c’est le premier symptôme du surentraînement.
Vous allez droit au casse-pipe. Levez un peu le pied pour repartir de plus
belle par la suite.
Ruffier
Dickson
Voici
par ailleurs un petit test simple à réaliser pour avoir un indicateur de sa
forme.
P
= pouls au repos
P1
= pouls après 30 flexions complètes en 45 secondes bras tendus
P2
= pouls après 1 minute.
Valeur =
Valeur |
Etat
de forme |
Entraînement |
>
10 |
faible |
Reposez
vous et faites de l’endurance |
De
5 à 10 |
moyen |
Reposez
vous et faites de l’endurance et un
peu de fractionné court |
De
0 à 5 |
bon |
Endurance,
fractionnés courts et longs |
<
0 |
Très
bon |
Endurance,
fractionnés court et long et puissance explosive |
N’ont pas été abordées malgré
tous leurs intérêts :