Pour
la première fois, le TAC Marcy l’Etoile Team était au départ de la célèbre
course des 24 heures de l’INSA représenté par Patrick, Olivier et moi-même.
L’initiative de cette participation revenait à notre ami Patrick qui en usant
de beaucoup d’arguments (bières, compliments divers, …) est arrivé à nous
embarquer dans ce que j’imaginais être une véritable galère. En effet, en tant
qu’ancien INSA, c’est avec un œil curieux et souvent moqueur que je voyais
passer ces fêlés de la pédale qui transformaient en souffrance une
manifestation qui était plutôt matière à beaucoup de rigolade et un peu
d’ébriété, il faut l’avouer…
Et
bien, merci Patrick, car nous avons passé des supers moments durant ces 24 heures.
Bon
alors, 24 heures d’accord, mais on fait quoi pendant tout ce temps. On pédale sur
un parcours officiellement de 2,35 km avec 8 virages et 3 grosses relances (et
environ 14 plaques d’égout à éviter). Les plus courageux parcourent seuls, ce
chemin de croix, et gagnent le nom de « Solitaires », les autres
s’unissent à 3, ce sont les « équipes ». Enfin d’autres catégories
sont représentées : Tandem, monocycle, folklorique, …
Après
plusieurs soirées préparatoires, la stratégie du TAC Marcy l’Etoile Team est
simple : rallier l’arrivée et gagner !!! L’intendance est
royale : véritable 2 pièces de 20 m² en toile de tente avec chambre,
cuisine américaine, salon avec table de massage et home-trainer. Bref, nous
sommes prêts à réaliser quelque chose de grand ! Les ordres de passages et
la tactique sont peaufinés jusqu’au dernier moment et j’hérite de l’honneur de
démarrer cette belle aventure.
Me
voici sur la ligne de départ, proche des meilleurs, j’écoute, d’une oreille,
les discours passionnants des « officiels ». Le directeur de l’INSA a
un peu vieilli, le maire de Villeurbanne encourage les équipes de son
« village », le maire de Lyon se flatte de la réussite de VELOV. Moi,
je repère tous ces coureurs que je vais rapidement enfumer par mon démarrage
foudroyant. Le ruban coupé ouvre la voie à une bande de furieux debout sur les
pédales qui se lancent dans un sprint de 50 mètres qui les mènent au premier
virage. Comme un motard du Joe Bar Team, je retarde mon freinage, fait
l’intérieur et me retrouve dans le groupe de tête. Premières relances, c’est
bon je tiens, les virages s’enchaînent les sensations sont curieuses, je me
demande si c’est bien raisonnable d’être à fond dans cette enfilade de virages
en peloton compact et bientôt voici la ligne d’arrivée qui se présente à
nouveau. Je suis dans le groupe de tête !!!
Mais
sur 24 heures, ce sera mon seul tour en tête… En effet, après un tour de
chauffe, les costauds embrayent et les relances sont fatales. Rapidement lâché,
je vais être obligé d’expliquer au reste du Team que nos espoirs de victoire se
sont déjà envolés. Enfin, il reste notre deuxième objectif : finir !
Les
pelotons s’organisent et je trouve des roues plus adaptées à mes capacités mais
il est déjà l’heure de passer la main à mon camarade Patrick qui piaffe devant
la tente et bondit dans les roues. Le deuxième maillot du TAC entre en scène.
Je viens de finir mon premier relais d’une heure, la moyenne est honorable et
j’ai même un peu de dénivelé (5 mètres) ! J’ai maintenant du temps pour me
préparer au relais suivant.
La
suite de l’aventure est facile à résumer car quand même un peu répétitive. Les
relais s’enchaînent et Patrick et moi mettons tout en œuvre pour faire baisser
la moyenne infernale qu’imprime notre Olivier à chacun de ses passages !!!
Heureusement, il est sympa et pas rancunier. Au début de la nuit, le Team
pointe à la 13ème place au classement scratch, nous décidons tous
les trois que c’est bien !
Mais
bientôt se profile la nuit… et la pluie !!! C’est le moment que choisit
Alain Laurent pour nous rendre visite et nous encourager avec des grands
« Allez le TAC » qui donnent envie de se dresser sur les pédales et
de finir à 50 km de moyenne. Alain, notre vainqueur en solitaire de l’année
dernière, nous prodigue quelques conseils judicieux : « ne t’épuise
pas seul », « attends des bonnes roues, elles finissent toujours par
te rattraper » !!! Comme il a raison, l’avantage d’un circuit c’est
que régulièrement les meilleurs passent, il vaux mieux attendre le bon wagon
que de s’épuiser seul (avec quelques lèches roues dans le dérailleur arrière).
Nous avons également la visite de Jean Charles Perrat qui vient nous soutenir
dans l’effort nocturne et qui a payé par le passé son tribut à l’épreuve en
solitaire.
Fort
de tous ces encouragements, les relais nocturnes se passent parfaitement et
bientôt le soleil naissant annonce la fin d’une nuit quand même un peu humide
et froide. A signaler, une petite crevaison lente qui arrive à quelques tours
de mon passage de relais, heureusement Patrick veille au grain et me remplace
immédiatement. Qu’il est impressionnant mon Patrick dans la nuit, couché sur
son bolide avec dans sa roue quelques vantards qui espèrent s’accrocher. Il va
même réaliser un ¼ d’heure supplémentaire dans son relais pour me permettre de
prendre mon temps pour la réparation. J’en vois qui rigolent mais réparer une
roue à 3 heures du matin, c’est pas si simple, il faut se concentrer pour
trouver les attaches rapides, retrouver le sens de rotation pour dévisser,
repérer la valve, comprendre ou se loge la chambre à air,…
Je
n’ai aucun souvenir de la fin de mon dernier relais nocturne. Il était dit que
pour chaque 24 heures de l’INSA, le petit matin serait synonyme pour moi d’un
esprit un peu brumeux. La fête (techno je crois !) bat son plein, les
vélos passent bruyamment devant la tente. Je vais me reposer un peu mais je
n’arriverais pas à dormir ! En fait, mon insomnie a duré environ 14
secondes et le marchand de sable m’a accordé un vrai sommeil d’une heure peuplé
de rêves où les vélos avancent sans effort le long d’interminables lignes
droites.
Pendant
ce temps, le Team reste au turbin, alignant implacablement les tours de pistes
et les chronos... Finalement la journée commence par une bonne nouvelle, nous
sommes maintenant à la onzième place avec deux équipes qui nous talonnent dans
le même tour. Les organisateurs ont la bonne idée de préciser le nom de
l’équipe mais pas son numéro de dossard, nous sommes donc incapable de savoir
avec qui nous rivalisons. Ce n’est pas grave, il est décidé que toutes les
équipes sont à surveiller !!!
La
matinée est l’occasion pour Olivier d’aligner des relais monstrueux, Patrick et
moi, sommes fiers de le voir passer en tête du groupe des costauds. Il se paye
même le luxe de recadrer un petit malin (équipe rouge) qui reste en position 4
du peloton, ne prend pas de relais et finalement par son attitude, empêche les
autres de remonter pour relayer.
Bon,
ce n’est pas grave, le classement reste toujours favorable à notre Team et
bientôt les derniers relais arrivent, il faut bien une fin à cette course. La
fin de la matinée est le théâtre de l’explication finale, on assiste alors à un
démarrage impressionnant d’une équipe qui est à un tour des meilleurs et décide
de refaire son retard. On voit passer incrédule un coursier qui aligne les
tours à fond. Il s’agit de « l’équipe rouge ». Nous nous rendons
compte que la mauvaise volonté observée en début de matinée, n’était que la tactique
d’une équipe qui jouait la gagne !!!
Déjà
mon dernier relais arrive, je vois passer « l’équipe rouge » et un
peu pour nous pardonner, je lui donne une modeste contribution à sa remontée
qui finalement aboutira quelques tours plus tard. Cette équipe a pris près de 4
minutes à un peloton lancé à sa poursuite, bravo pour le numéro, nous restons
tous admiratifs. Malheureusement, ils payeront les efforts produits et ne
pourront résister à une dernière attaque des futurs vainqueurs…
Et
le TAC Marcy l’Etoile Team? Finalement, un dernier relais rageur
d’Olivier nous amène à la fin de la course et nous maintiens à la 11 place du
scratch et à la 7ème place de notre catégorie (sur 28 équipes de 3
masculines) avec 782,55 km alignés soit 333 tours à 32,52 km/h. Pour info, la
meilleure équipe totalisera 834,25 km soit 355 tours à 34,76 de moyenne !!
Ceci permet de mieux apprécier le record « en solitaire » de notre
Alain Boutoux qui a réalisé 816 km… Je crois également qu’Alain Laurent s’était
approché des 800 km lorsqu’il a gagné en solitaire l’année dernière alors que
le premier solitaire cette année réalise « seulement » 681,5 km… Les
deux Alain manquent cruellement à cette course et le record n’est pas prêt de
tomber s’ils ne reviennent pas !!!
Moi,
je trouve que notre résultat est très bien !!! Et pour la première fois, pendant
les 24 heures de l’INSA, les boissons que j’ai ingurgitées étaient toutes sans
alcool et se sont résumées à un seul fournisseur, le célèbre « Overstim.s ».
Merci
à mes courageux camarades d’équipe Patrick et Olivier de m’avoir supporté
pendant cette épreuve, merci également aux membres du TAC pour leurs
encouragements et leurs conseils avisés. Et pourquoi pas, l’année prochaine
plusieurs équipes du TAC aux 24 heures …