Séjour Corse/Sardaigne 2006
1ère étape (jeudi 22 juin) :
Après avoir chargé nos vélos et nos valises dans le camion de location Mingat, nous voici dans le TGV direction Marseille. De St Charles, une petite balade à pied nous conduit à la gare maritime de la Joliette oú nous attend le camion. Nous embarquons pour la Corse sur le Kalliste oú la nuit se passera à merveille (pas de tempête ce jour là !)…facile comme première étape, même pas mal aux jambes !
2ème étape
(vendredi 23 juin) :
A peine débarqués à Bastia, nous récupérons prestement nos vélos et sortons de la ville, non sans s’être un peu égarés dans les ruelles de la vieille cité. Nous voici à présent en bordure de mer sur une piste cyclable assez tranquille, tous groupés, nous n’avons même pas réussi à perdre le cousin Roger. A Casamozza, c’est la grande route nationale très fréquentée et quelques beaux talus le long du Golo. Je propose à Thierry de partir devant et de lui faire découvrir quelques villages Corse de l’intérieur. Nous prenons donc de l’avance et à Ponté Leccia nous faisons une boucle par le col de Crocé (route tranquille, villages paisibles et senteurs de maquis), puis retour sur l’itinéraire prévu au pont de Castirla ; nous rejoindrons le groupe au col d’Ominanda qui surplombe Corté (les uns discutent avec des Cyclos alors que d’autres s’affairent autour d’une roue crevée). Traversée de Corté un peu difficile, puis belle route en direction de la mer le long du Tavignano, avec un arrêt pour le casse-croûte à midi (merci Bernard et Pierrot). Tout le groupe fait les relais, même André qui s’énerve un peu et notre féminine Chantal a beaucoup de courage de suivre. Ghisonaccia arrive vite et après avoir récupéré nos chambres d’hôtel, nous rejoignons la mer à vélo (5 kms en sandales et torse nu) pour une baignade bien méritée. Le repas du soir à l’hôtel fut excellent et nous n’arriverons pas à venir à bout de la montagne de spaghettis.
163 kms et 1300 mètres de dénivelé pour Thierry et moi - température mini/maxi : 21/44 degrés
3ème étape
(samedi 24 juin) :
Départ à 8H pour Bonifacio, pas par le littoral mais par l’intérieur (merci Daniel). A Solenzara, nous attaquons la montée du col de Bavella par le col de Larone, route sympathique mais assez tape-cul par endroit. La première portion est roulante puis vient les forts pourcentages qui font mal aux jambes. Au premier col, Thierry et moi rattrapons le cousin Roger parti plus tôt et arrivés à Bavella nous allons au troquet siroter un coca bien mérité en admirant les splendides aiguilles. Regroupement pour la descente, puis traversé de beaux villages (Zonza, Levie) et repas sous les pins (tomates, vin rosé,…. bien l’intendance!). Dur la reprise avec le col de Bacinu dans la chaleur (sauf pour Robert qui attaque sur la plaque!), puis la grande route vers Bonifacio avec ses talus et son vent de face. A Bonifacio nous embarquons pour la Sardaigne et 1 heure plus tard c’est Santa Thérèsa di Gallura et le charmant hôtel oú nous passerons la nuit.
125 kms et 2200 mètres de dénivelé - température mini/maxi : 23/41 degrés
4ème étape
(dimanche 25juin) :
Départ à 8H17 après un bon petit déjeuner pour suivre le littoral, le ciel est légèrement voilé. La Costa Smeralda est splendide, petites baies marines, ports de plaisance, plages ensoleillées, un régal pour les yeux. Quant à la route, elle est loin d’être plate, les côtes se succèdent sans relâche et la dénivelé augmente et de plus il faut être attentif car la circulation automobile est assez dense. Du côté d’Olbia, André subit une crevaison et nous fait une réparation étonnante de rapidité, cartouche CO2 à l’appui. Le repas est pris à proximité de la mer ce qui excite davantage nos appétits, comme si le vélo déjà ne suffisait pas et nos maestros du ravitaillement ont toutes les peines du monde à nous rassasier avec les spécialités locales (mortadelle, fromages de brebis…..). Nous voici arrivés au terme de cette nouvelle étape,
San Teodoro, l’hôtel n’est pas situé près de la mer mais dispose d’une piscine dont nous ne nous priverons pas. Le repas fut assez folklorique et le vin rouge bougrement cher (bon mais cher, même si finalement nous eûmes deux bouteilles pour le prix d’une, n’est-ce pas Robert et Bernard)
134 kms et 1114 mètres de dénivelé - température mini/maxi : 25/39 degrés
5ème étape (lundi 26 juin) :
Départ à 7H42 pour Arbatax toujours sur le littoral oriental. A présent le relief devient plus montagneux avec une succession de côtes et de cols. Les premières pentes incitent Thierry et moi-même à se tirer une petite bourre, de temps en temps ça ne fait pas de mal, puis chacun monte à son rythme jusqu’au 1er col, le Genne Silana, 1017 mètres. A 5 kms sous le sommet je casse le rail gauche de ma selle et ça me fait tout drôle de pédaler de guingois. En rassemblant divers éléments (rayon, rilsan), en faisant preuve d’imagination et avec l’aide d’une pince coupante prêtée aimablement sur un chantier, je parviens à stabiliser ma selle, réparation de fortune néanmoins. Cinq autres cols, plus ou moins en descente nous ramènent en bordure de mer. Le groupe se sépare en deux pour des raisons assez obscures et c’est ainsi divisés que nous rejoignons notre superbe hôtel doté d’une salle à manger impressionnante (le repas le sera tout autant). Certains auront encore le courage de se rendre à la plage.
152 kms et 1516 mètres de dénivelé - température mini/maxi : 24/41 degrés
6ème étape (mardi 27 juin) :
Départ matinal à 7H18, le parcours le justifie amplement, il s’agit tout simplement de traverser la Sardaigne de part en part, c’est à dire d’est en ouest et à travers les montagnes, sans parler de la chaleur. Pratiquement de suite nous attaquons la montée, la pente est sévère et Thierry et moi partons en éclaireur. Joli village de Villagrande Strisaili situé à 700 mètres d’altitude et adossé à la montagne, nous en profiterons pour faire une pause au camion et remplir nos bidons. Nous doublons le cousin Roger parti aux aurores, la route à présent serpente sur le plateau avec de nombreux viaducs, pas très gai tout ça, heureusement que nous sommes deux à nous relayer. Puis vient maintenant le pied du 1er et très beau col, l’Arcu Correboi qui culmine à 1246 mètres. Belle petite route à l’ancienne taillée pour les hommes et non pour les voitures, 12 kms de paisibilité champêtre, grandiose! Après s’être emplit du spectacle de la vallée, nous décidons de redescendre pour se le faire une deuxième fois, trop bon, et remontons en compagnie des copains. Regroupement et descente sur l’autre versant, la chaleur commence à se faire sentir….et nous recherchons désespérément un coin d’ombre pour le casse croûte. Finalement nous prendrons le repas sur la place d’un petit village à l’ombre du seul arbre de la contrée. Et c’est à nouveau la route, direction Macomer, le soleil cogne, le paysage est désolé et le camion ravito est très sollicité, coca, « acqua frizente », eau plate sont les bienvenus : c’est la chasse permanente à la canette. Et soudain, le second rail de ma selle se casse, me voilà à nouveau de travers, dur ! Lâchement je décide de mettre mon vélo dans le camion et ainsi je profiterais de sa climatisation, mieux, non ?!…mais c’était sans compter sur Chantal qui dans un élan altruiste certain et pour que je puisse continuer à profiter des joies saines du vélo me propose son beau Kuota, beau mais un peu petit tout de même….peu importe je ferais une dizaine de kilomètres avant de déclarer forfait, tant à cause de la différence de cote que de la chaleur accablante (mon compteur vélo indique 50 degrés, un vrai four, les yeux brûlent, on respire mal ). Compte tenu de ces conditions climatiques éprouvantes, pour certains la fin du parcours (30 kms) se fera en camion (2 voyages seront nécessaires) alors que d’autres très courageux arriveront à vélo à Bossa Marina et notamment notre étonnant André. Pour certains ce sera la plage de sable toute proche et pour moi la recherche d’une nouvelle selle avec l’aide de Robert et de son camion. A 3 kilomètres de là, Bossa, modeste bourgade Sarde, possède une échoppe poussiéreuse oú l’on répare les voitures, les 2 roues motorisés et accessoirement les vélos. Le tenancier nous ramène du fond de sa remise, plusieurs selles disparates pouvant aller sur des scooters, des motos, éventuellement des vélos de ville mais sûrement pas sur mon coursier. Mais subitement je vois un VTT poussiéreux rangé sur le côté et sans doute proposé à la vente et qui est équipé d’une belle selle San Marco évidé au centre (comme ma défunte selle Italia).
Tractations, hésitations et moyennant 80 euros en liquide un petit jeune (cycliste amateur, quelle coïncidence) me remplace ma selle. Il nous a fallu moins d’une ½ heure pour changer une selle au fin fond de la Sardaigne, est-ce que ça ne s’appelle pas avoir du bol, non ?! Repas et repos bien mérités, repos parfaitement réparateur car la climatisation de l’hôtel nous garantie une fraîcheur salutaire et il en sera ainsi dans tous les hôtels.
160 kms et 2300 mètres de dénivelé pour les courageux - température mini/maxi : 23/50 degrés
7ème étape
(mercredi 28 juin) :
Départ à 8H06 et nous remontons à présent vers le nord, l’itinéraire a été modifié et nous choisissons la route la plus directe. Petit col bien tranquille, petite route sympa pour commencer et le groupe chemine sûrement. Petit villages Sarde endormies ou trouver son chemin n’est pas forcément facile mais oú la gentillesse et la disponibilité des autochtones est certain. Emportés par notre élan dans une montée, Thierry et moi allons jusqu’au village de Cossoine, alors que les autres bifurqueront bien avant. Nous en profiterons pour admirer les belles fresques peintes sur la place du village et nous lier de conversation avec une Tifosi. Revoilà le camion et les autres sont juste devant, bien sur la bonne route mais pas dans le bon sens. Comment faire demi-tour sur cette 4 voies avec des barrières centrales (comme nos autoroutes), la solution fut vite trouvée et nos cyclistes d’enjamber les barrières centrales et de traverser les voies, heureusement la circulation était relativement réduite mais Robert y laissera tout de même un bout….de son cuissard. Mores fut le plus beau pique-nique du séjour, une fontaine oú l’eau fraîche coulent à flot et une place bien ombragée, d’ailleurs fréquentée par tous les camionneurs du coin. Difficile de repartir après, d’autant plus qu’on était sans nouvelles de cousin Roger. Une vingtaine de kilomètres plus loin et voilà l’hôtel près d’Oschiri, perdu au milieu de nul part, juste des champs et un lac pas très loin (la piscine pour se baigner paraît’il !). Roger refera surface un peu plus tard, il aura fait la fin du trajet en camion (le vélo sur le chargement de sable, quel manque de respect) puis en voiture, ouf !
105 kms et 1200 mètres de dénivelé - température mini/maxi : 28/44 degrés
8ème étape
(jeudi 29 juin) :
Départ aux aurores (6H) sans prendre de petit déjeuner, le bateau n’attend pas. Superbe, nous retrouvons la verdure du nord, fini les steppes aux herbes jaunies, place aux forêts ombragés, aux cascades ruisselantes. La montée du Passo del Limbara (676 mètres) fut une renaissance, juste perturbée par un troupeau de brebis et dans la descente nous ferons une étonnante rencontre avec un extra terrestre, marathonien de haut vol, qui courait à nos côtés tout en nous demandant si on allait bien. Tempo-Pausania, grosse bourgade verdoyante marque la frontière entre la montagne et la mer et à présent nous dévalons tous ensemble vers le port d’embarquement de Santa Teresa di Gallura. Une heure de répit sur le bateau, mer calme, eaux bleues et voici les falaises de Bonifacio. Aujourd’hui c’est pique-nique en bord de plage, l’ombre est difficile à trouver mais peut importe et nous terminerons au « salon » de la paillote du coin pour boire un bon café…..nous serions bien restés là plus longtemps ! La reprise sera dure, une bonne montée et le cagnard, mais rapidement tout devient plus facile et c’est la course sur la grande route vers Porto-Vecchio, le rythme est d’enfer et les 25 kms bouclés en un temps record. Embarquement sur le bateau de la SNCM pour une traversée de nuit vers le continent (cabine et restaurant à bord très appréciés).
136 kms et 1260 mètres de dénivelé - température mini/maxi : 20/36 degrés
9ème étape
(vendredi 30 juin) :
Débarquement à Marseille à l’aube après un petit déjeuner pris à bord. Le camion part avec 3 occupants et le reste de la troupe se dirige à pied (ça change du vélo) vers St Charles. Le TGV nous ramène à la Part-Dieu, le séjour est fini (1000 kms parcourus pour une dénivelé de
10 000 mètres et agrémentés de 4 traversées en bateau)!!!!