Réveil à 6h30 ce matin, je m’empresse d’ouvrir fenêtre et volets pour voir le temps qu’il fait :ça sera une belle journée pour cette Auvergnate mais fraiche, 6°C parait-il ce matin au lever du jour. Donc me voila sur la ligne de départ : je retrouve Jacques Russias, 3ème du Grand Trophée qui me disait hier qu’il y avait tout le gratin des plus de 60 ans au départ et Alain Gary, 2ème du Grand Trophée, une vieille connaissance: on a été adversaires il y a 40 ans. Je me renseigne auprès d’Alain pour qu’il me désigne Jean–Claude Vecrin, le 1er du Grand Trophée, car si je suis venu ici c’est d’une part pour me retrouver dans l’ambiance du Grand Trophée mais aussi pour battre celui qui va me succéder et faire le doublé sur l’Auvergnate.
Nous voila partis de La Bourboule pour le col de la Croix Saint Robert (1451 m) via le Mont Dore. Dès le début du col je suis en grosse difficulté à cause de la fraicheur, j’espère. Vecrin me double, je me retrouve tout de suite à 50 m. Je réussis à maintenir l’écart pendant 2 km puis je perds à nouveau du terrain. Je franchis le col avec 200 m de retard sur lui et les 3 qui l’accompagnent : entre eux et moi il y en a 7 ou 8. Je commence la descente en repensant à l’année dernière où j’avais été lâché à cause de la route mouillée et des rafales de vent par un groupe où il y avait Jean–Paul Bertrand et Christophe Chanut du Cyclo-Team. J’avais réussi à revenir dans le col de la Croix Morand. Aujourd’hui sur route sèche je ne serais pas lâché. Je fais cette belle descente dans la roue de Christophe Chanut, après nous nous relayons pour revenir sur un petit groupe. Christophe fait le plus gros du travail, je suis tout juste capable de prendre 3 relais. Heureusement la poursuite n’a pas été trop longue, nous effectuons la jonction au pied du col de la Croix Morand (1401 m) mais j’ai énormément de mal à rester dans les roues ; les jambes sont raides mais cela s’améliore tout doucement au cours de l’ascension. A 1 km du sommet j’entrevoie la possibilité d’aller jusqu’au pied de la côte de Ste Anastaise avec ce groupe soit 80 km surtout que dedans il y a Erneste Cleyet–Marel et Claude Maraga : ils prendront les 2ème et 3ème places dans les plus de 50 ans. Mais avant, il y a encore le col de Guéry (1268 m) par le côté facile et la difficile descente sur Rochefort-Montagne, descente en forêt très sombre avec des gravillons où, surprise, à la sortie de Rochefort il y a une côte très dure. Je dois m’accrocher pour ne pas être lâché puis un peu loin, il y a le village de Vernines où l’année dernière j’avais fait une embardée qui a eu pour conséquence de provoquer un pincement de la chambre à air puisque je crevais 2 km plus loin, ce qui m’obligeait à faire 60 km tout seul avant d’avoir du renfort.
Nous voila maintenant au pied de cette longue et très dure côte de Ste Anastaise. Je suis de nouveau en difficulté, le groupe éclate : il y en a 3 devant moi qui ne me prendront pas plus de 50 m. Je réussis à les reprendre au sommet et nous rattrapons facilement ceux qui étaient devant nous puisqu’ils profitent du début de la descente pour se ravitailler. Fin de la descente à la sortie d’un virage, c’est le tournant de la course si je peux dire ainsi : au début d’une ligne droite de 300 m en faut- plat montant, Vecrin est juste devant, je n’espérais plus le rejoindre. D’un seul coup je me sens costaud, j’accélère, je le double. En haut de la côte, je n’ai plus que Cleyet–Marel dans ma roue, il me prend un relais avant la très courte descente à l’entrée de Besse en Chandesse. Je grille le ravitaillement, pas de bouteille d’eau. J’attaque très fort la montée qui nous mène au pied de Super Besse, je me sens de mieux en mieux. J’avais peur de ne pas tenir la distance mais ma sortie de 6 heures une semaine avant et l’étape du tour de l’Ain le mardi y sont surement pour quelque chose. J’ai 100 m d’avance mais je décide de les laisser revenir puisque Vecrin n’est plus là et l’arrivée à 45 km. Nous attaquons le dernier kilomètre à 10 % qui nous mène à Super Besse. Je monte en tête à près de 12 km/h alors que l’année dernière avec un vent très violent on avait toutes les peines du monde à monter à 6 ou 7 km/h. Passé Super Besse, nous enchainons avec le col de La Geneste (1372 m) ensuite il nous reste la descente sur Picherande, les montagnes russes avant l’ultime ascension du col de la Sœur (1149m) où, au sommet, je dis un grand merci à Christophe Chanut car sans lui je ne serais jamais revenu sur le groupe. Puis, descente rapide sur La Bourboule et dernier kilomètre euphorique pour moi! J’ai atteint le but que je m’étais fixé : 27ème au scratch, 1er dans ma catégorie, en 6h03’42 ” pour179, 5 km et en mettant 54min de moins que l’année dernière avec des conditions de courses bien différentes il est vrai.